Dans 24 Heures, le journaliste Florian Vaney et la sociologue Lucie Schoch, experte des rapports de genre dans le sport, relĂšvent un glissement problĂ©matique dans le clip publicitaire : les athlĂštes sont valorisĂ©es pour leur excellence sportive, mais aussi ramenĂ©es Ă lâunivers domestique.
En effet, Johan Djourou, coordinateur sportif de lâĂ©quipe fĂ©minine, apparaĂźt dâabord encourageant les joueuses⊠puis rĂ©apparaĂźt en fin de clip, immobile, Ă cĂŽtĂ© de la machine Ă laver du sponsor. Le « grand frĂšre » est-il lĂ pour lancer une lessive ? Ou pour superviser lâeffort⊠mĂ©nager des footballeuses ? Partage des tĂąches ou recyclage des rĂŽles traditionnels ? PublicitĂ© progressiste ou clichĂ© bien emballĂ© ? Un message qui, au lieu de briser les stĂ©rĂ©otypes, semble les perpĂ©tuer â subtilement, mais sĂ»rement.
En 2013, Miele montrait un pĂšre et son fils autour dâun aspirateur. Douze ans plus tard, les femmes sportives sont renvoyĂ©es Ă la lessive⊠comme si lâĂ©lan collectif sâarrĂȘtait Ă la porte de la buanderie.
Pour mĂ©moire, selon lâOffice fĂ©dĂ©ral de la statistique, les femmes effectuent chaque semaine 10 heures de travail mĂ©nager de plus que les hommes, et la lessive est la tĂąche la plus inĂ©galement rĂ©partie.
Ă chacun·e de lire entre les lignes â et les cycles. Et de garder lâĆil ouvert⊠sur nos Ă©crans comme dans nos vies. (Eva Saro)
Ă lâEuro 2025, les joueuses sont invitĂ©es Ă faire la lessive 24 Heures, juin 2025