Conference Category : stéréotypes
- La construction du concept de race
- Du sauvage au terroriste, l’image du peuple Mapuche dans les médias ici et là-bas
- Les demis-dieux de Bollywood
- Les images du corps à travers les âges
- Le théâtre pour interroger les rôles et les conditionnements
- Le glamour en questions
La représentation de la diversité humaine est aussi ancienne que les images elles-mêmes. Mais qu’est-ce que ces dernières nous apprennent sur la perspective et la compréhension de cette diversité? Cette thématique a été abordée lors de deux soirées.
Par des exemples historiques et actuels, l’anthropologue Ninian Hubert van Blijenburgh a présenté comment la perception du même et de l’autre se construit et se transforme en fonction des époques. Cette lecture critique des représentations de la diversité permet de mieux comprendre l’idée que nous nous faisons de nous-mêmes et des autres.
Pour compléter le tour d’horizon, Eva Saro de la fondation images et société a invité à une exploration de la représentation des «autres» par un ensemble d’images issues de la mode et de la publicité mettant en scène des Noir.e.s et des Asiatiques. Une occasion d’éclairer nos rapports aux stéréotypes culturels.
Quelques retours du public
Je voulais savoir si le concept de race a une vraie base et découvrir son origine.
J’ai beaucoup apprécié l’explication des mécanismes de reconnaissance et de méconnaissance.
Cette réflexion m’a permis de comprendre et d’adapter mon comportement, notamment dans le cadre de ma profession.
Un voyage sur les terres des autochtones d’Amériques du Sud. Une rencontre avec les Mapuches, peuple forcé à vivre entre le Chili et l’Argentine. Traités comme des bêtes de foire par le passé, et aujourd’hui qualifiés de terroristes comme l’ont rappelé les deux conférenciers.
Quelles images les médias construisent-ils de ce peuple, tantôt présenté comme victime, tantôt comme méchant? Qui est le gagnant dans ce jeu trouble d’images? Que perdons-nous par le prisme des clichés?
La mission permanente du peuple Mapuche, auprès des Nations Unies, à travers son ambassadrice Flor Calfunao Paillalef, nous a invités à découvrir la réalité multiple de ce peuple qui parfois paraît oublié de tous.
Cette soirée a emmené le public à la découverte de quelques clips musicaux made in Bollywood. Elle nous a fait voyager parmi les demi-dieux du cinéma indien, pour renouveler nos perspectives sur les héros et héroïnes qui peuplent nos films.
Côté fabrication des clips, de brefs reflets de l’exposition du Musée d’ethnographie de Genève sur la saveur des arts, de l’Inde moghole à Bollywood ont complété les explorations.
L’apéro fut concocté par l’association Rehma, qui œuvre pour l’intégration des femmes migrantes à Genève.
Dans notre univers médiatique, la représentation du corps est omniprésente. En quoi cette imagerie a-t-elle évolué? Comment ces représentations nous affectent-elles?
La fondation images et société a proposé une exploration à travers plusieurs époques avec Radu Stern, historien de la photographie et responsable des programmes éducatifs du musée de l’Elysée de Lausanne.
Nous vivons dans un monde de stéréotypes. Cela nous simplifie la vie au quotidien.
Revers de la médaille: nous nous mettons mutuellement en boîtes. Arrivons-nous encore à nous dégager des préjugés pour laisser un véritable espace à la diversité?
La fondation images et société a proposé une rencontre avec Anne Bisang, metteure en scène, pour explorer le poids des clichés au théâtre, tandis qu’Eva Saro a invité à un regard renouvelé sur l’imagerie commerciale actuelle. Cette double démarche pour interroger nos rôles permettait aux participant.e.s d’imaginer des modèles qui bousculent nos habitudes.
Le mythe d’Alketsis revisité dans la pièce de théâtre: Admétos, roi de Thessalie est atteint d’une maladie mortelle. Apollon, son protecteur, le sauve du trépas. Les déesses des destinées consentent à le laisser vivre s’il fournit à sa place une autre victime. Seule sa femme, Alketsis, y consent. En réactualisant le mythe, Anne Bisang interroge les conditionnements en lien avec l’identité féminine et masculine.
Nous vivons dans un monde d’images: notre regard en croise quotidiennement des centaines et peut-être des milliers. Comment ce flot continu d’information visuelle agit-il en nous? Que produit-il?
Qu’on le veuille ou non, les messages visuels pénètrent directement en nous. Les images publicitaires ou de mode sont retouchées pour marquer davantage nos esprits par leur perfection. L’une des conséquences directes est le renforcement des stéréotypes. L’autre retombée est que l’estime de soi est insidieusement malmenée. De nombreux jeunes et même des enfants se disent insatisfaits de leurs corps et de leurs performances.
Comment les images sont-elles fabriquées? Quels sont les liens entre ces photos et nos images intérieures? Comment encourager un véritable esprit critique chez les jeunes comme chez les moins jeunes?
Tania Chytil, responsable du site éducatif RTSdécouverte de la TV romande, a présenté la série de dossiers sur le glamour créé avec Eva Saro. Avec Sebastian Niebergall, le public a ensuite pu s’essayer à une séance de portraits pour explorer la retouche selon les codes masculin et féminin des médias.